Il y a 18 ans, je devenais mère pour la première fois

Il y a (déjà) 18 ans, je devenais maman… mère pour la première fois. J’accueillais mon premier enfant dans un mélange d’amour, de joie, de bonheur et d’excitation !

Pourtant, la peur de mal faire, le sentiment aussi d’être parfois un peu confuse ou même carrément perdue ont aussi vite trouvé leur place, faisant surgir tout un tas de questions.

Se mêlant à la fatigue de l’accouchement, celle des premières semaines…et des premiers mois, je n’avais pas de réponses immédiates à ces questions ou de réponses suffisamment justes à mes yeux pour calmer un peu mes inquiétudes de maman…

Un nouveau-né n’est pas censé dormir 20h sur 24 ?  Puis faire des siestes bien calées tous les jours ? Qu’est-ce qu’il se passe avec le mien ? Sans compter les nuits catastrophiques où il semble dormir comme un loir dans mes bras mais ouvre les yeux et proteste si j’ai le malheur de le poser dans son lit…

L’allaitement a l’air de fonctionner mais le pédiatre me demande quelle quantité il prend alors que je ne suis pas équipée d’un système métrique pour calculer les millilitres précisément produits et tétés… ça devient presque l’angoisse si mon tout-petit a le malheur de vomir après un repas…ne va t-il pas en plus souffrir de déshydratation ?

C’est sûrement cuit pour les bébés nageurs quand chaque contact avec de l’eau se transforme en séance de torture… mais il vient pas de passer 9 mois dans une poche de liquide amniotique ? Il a déjà oublié qu’il y était bien au chaud ? C’est pas pareil que le bain ?

Des questions comme celles-ci défilaient dans ma tête en permanence…

Heureusement pour moi, mon mari, ma famille, mes amis, ont été là. J’ai pu partager tout cela avec eux et ils ont su m’accompagner, me rassurer.
 

J’ai aussi fait appel à des professionnels et j’ai dans un premier temps été confrontée à ceux qui voulaient m’imposer leur propre vision des choses…brandissant presque leur kyrielle de diplômes comme pour justifier la valeur indéfectible de leurs propos. Cette phrase systématique qui accompagnait toujours le « fais pas comme ça » sans pour autant expliquer la bonne pratique,  commençait toujours par « je te parle en tant que professionnel… ». De quoi me mettre presque en alerte à force d’être entendue car c’était une douche de pensées culpabilisantes qui m’attendait au tournant…

C’en était trop ! J’ai alors décidé de m'entourer et de n'écouter que des personnes ouvertes, à l'écoute, respectant mes choix et qui ne me jugeraient pas !Des personnes qui avaient des connaissances et qui pouvaient m'aider à les adapter à nous, notre famille !

Quelle sage décision… j’ai aussi finalement pris directement ce chemin pour bébé 2 et bébé 3 lorsque je me suis aperçue que même après un premier, on n’a toujours beaucoup à apprendre. Chaque bébé étant différent, il amène aussi son propre lot de questions… et je voulais m’épargner les « bons conseils » qui ne faisaient pas sens pour moi comme « déshabillez-le et chatouillez-le pour le stimuler » lorsque je faisais remarquer que bébé n’arrivait pas à prendre le sein correctement ou encore « c’est dommage, il faudrait un peu plus insister » lorsque je faisais part de mon envie de cesser l’allaitement et de passer au biberon…

J’ai aussi remarqué que mes propres interrogations avaient tout de même évolué… désormais mon souci était de trouver une réponse adaptée à un choix que je faisais pour mon enfant et non de demander une validation de ce choix à un professionnel (qu’il fut implicite ou non) pour savoir si ce choix était bon ou non.

C’est ainsi que par exemple je remarquais que mon bébé avait besoin de contacts… se lovait contre moi à chaque instant et qu’il m’était impossible de le poser. Si jusqu’alors je considérais qu’il fallait chercher le moyen de le poser à tout prix sans qu’il pleure, j’ai finalement accepté son besoin et j’ai plutôt cherché quel moyen de portage je pouvais utiliser.

En me remémorant ces souvenirs un jour, c’était une évidence pour moi, je voulais accompagner à mon tour les familles dans leur aventure de devenir parents…

Quelques années plus tard après avoir fait mes armes dans un centre maternel, je me suis lancée à vos côtés et je ne peux qu’aujourd’hui vous remercier, vous toutes, les familles qui me font confiance chaque jour.

Comme aujourd’hui c’est un anniversaire spécial pour moi, je vous dédie aussi ces mots à vous toutes, les « mères veilleuse » et à vous tous, les « pères fect ».

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Stéphanie Passion Photos
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